Musique de la cour impériale de Hué

Le terme de Nha nhac, qui signifie «musique élégante», désigne la musique de cour vietnamienne qui fleurissait au palais royal de Hué. Elle était interprétée dans les cérémonies rituelles annuelles comme anniversaires ou festivités religieuses et aussi dans des événements exceptionnels comme couronnements, actes funéraires et réceptions officielles. De tous les genres musicaux du Vietnam, seule la Nha nhac a une portée nationale.
Son origine date du XIIIe siècle, elle a été développée et a été institutionnalisée dans les palais royaux de Hué, sous la dynastie des Nguyen (1802 – 1945). Les empereurs lui ont accordé une position exceptionnelle “musique officielle”. Par cette nomination, ils la considéraient leur musique nationale et un symbole du savoir et de la perpétuité de la dynastie.  Elle constituait aussi un élément fondamental des cérémonies, exécuté jadis tout au long d’une  centaine de cérémonies chaque année. Riche en contenu spirituel, la Nha nhac était considérée comme un moyen de communication avec les dieux et les rois, de leur rendre hommage et de propager des idées philosophiques et des concepts vietnamiens sur l’univers.


La Nha nhac, dans son sens le plus large, désigne non seulement la musique impériale basée sur le système traditionnel de cinq notes fondamentales, mais aussi l’art d’interprétation. Cet art était identifié par la variété de ses instruments, par les occasions spécifiques où la Nha nhac était interprétée et encore par les musiciens et danseurs propres à la cour impériale. Dans les orchestres de cette musique chorale, composées toujours d’un grand nombre de musiciens, les tambours jouait un rôle central, tout comme le directeur. Tous les exécutants devaient rester extrêmement concentrés afin de suivre scrupuleusement toutes les étapes du rituel.     


Les événements qui ont ébranlé le Vietnam au vingtième siècle, en particulier la chute de la monarchie et les décennies de guerre, ont sérieusement mis en péril la survie de la Nha Nhac. Privé de son contexte, cette musique a perdu sa fonction originale. Mais les quelques derniers musiciens de cour encore vivants s’efforcent de maintenir la tradition. Certaines formes de Nha Nhac ont été conservées dans des rituels populaires et des cérémonies religieuses, ou servent de source d’inspiration à la musique vietnamienne contemporaine.


Le 7 novembre dernier, le directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a procédé pour la 2e fois à la proclamation de vingt-huit chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité, une distinction qui honore les manifestations culturelles les plus remarquables dans toutes les régions du monde. La musique de cour de Hué a été couronée à cette occasion en devenant le premier patrimoine vietnamien inscrit sur la liste du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Cet honneur était d’ailleurs la reconnaissance de l’UNESCO envers les autorités centrales, provinciales et du Centre de Conservation des Monuments Historiques de Hué pour leurs efforts acharnés manifestés durant 10 ans de remise en valeur de cette musique et de préparation du dossier d’inscription.

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